Diplômé de : Télécom Physique Strasbourg en 2008
Spécialité : Ingénierie et Sciences Physiques du vivant
Rôle actuel : Material Validation Engineer
As-tu passé un autre diplôme ? Si oui, lequel ? Quels en ont été les bénéfices?
Master IRMC (Imagerie & Robotique médicale et chirurgicale), Unistra -> apport essentiellement sur la curiosité intellectuelle au final, mais aussi intéressant car double diplôme généralement plus porteur à l’international où les écoles d’ingé peuvent avoir plus de mal à être reconnues…
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Faisant suite à candidature à une annonce repérée au cours de mon PFE, mon 1e job a consisté en deux CDDs successifs d’une durée de plus de trois ans en laboratoire de recherche en biomécanique à Lyon. Gérer deux projets liés aux risques de blessures dans le domaine ferroviaire ou automobile m’a permis de m’y forger une solide première expérience dans le domaine des essais de systèmes et de matériaux et de gagner en autonomie et esprit d’initiative. Faute de débouchés dans la recherche, je me suis redirigé vers le monde de l’industrie en intégrant une société de consulting. J’ai avec eux pu travailler pendant 18 mois en Allemagne chez un gros équipementier automobile. Cette expérience fut excellente : trilinguisme au quotidien, poste polyvalent (management du processus de validation d’éléments de cockpit automobile de véhicules) au contact de métiers et collaborateurs très divers et enrichissant. Je travaille désormais en bureau d’études, toujours dans la même société de consulting, auprès d’un constructeur de matériel ferroviaire.
Quel est on poste actuel ?
Je suis actuellement prestataire au sein d’une équipe de calcul en bureau d’études. Concrètement, je mets en données, fait tourner et analyse les résultats de modèles numériques par éléments finis de véhicules ferroviaire pour m’assurer de la tenue mécanique de leur structure dans les différents cas de chargements statiques qu’ils pourront être amenés à éprouver au cours de leur exploitation. Je suis actuellement plutôt « exécutant » et rapporte directement au chef d’équipe.
A quoi ressemble ta journée type ?
Je suis assez libre sur l’organisation de ma journée. Je travaille en open-space, directement aux côté des autres membres de l’équipe de calcul (un superviseur et deux collègues internes) – le cheminement d’un projet de calcul complet s’étale sur plusieurs semaines, voire mois, selon la configuration du projet (validation finale, développement exploratoire, etc) et les activités s’étalent donc sur plusieurs jours. Assez peu de réunions au quotidiens et plutôt des échanges en direct en cas de question ou de point bloquant. Mon statut d’externe n’aide pas forcément à vivre « de l’intérieur » le cheminement des projets auxquels je suis rattachés (c’est là une approche très différente – et un poil frustrante – comparée au mode de travail allemand où j’étais très intégré, bien que prestataire)
Qu’est ce qui te plait le plus dans ton emploi actuel ?
On ne peut pas dire que ce soit le poste le plus motivant qui soit. Le précédent (chez l’équipementier auto) était bien plus intéressant dans la mesure où, bien que les tâches se ressemblent, les situations étaient constamment différentes et impliquaient d’entrer en contact avec des collègues de profil très différents, aux attentes très variables (et parfois incompatibles avec celles d’autres collègues). Par ailleurs l’environnement technique et ma liberté d’action et de mouvement sur le site me permettait d’observer et de découvrir des tas de sujets pas forcément corrélés à mes missions de base – il y avait toujours de nouvelles choses à voir et apprendre de ce fait.
Qu’est ce qui te rend le plus fier dans ta carrière jusqu’à présent ?
Avoir eu l’occasion d’exercer des activités aussi intéressantes que fort ludiques pendant près de cinq ans (en labo de recherche d’abord puis dans l’automobile) : on n’a pas tous les jours l’occasion de monter/démonter/maltraiter des mannequins de crash-test ni même d’arracher par -30°C en chambre climatique (en plein mois d’août) le revêtement en cuir du tableau de bord d’une jolie berline qui coûte 100.000€ à l’achat et qui n’a pas même encore été dévoilée au public !
As-tu fais l’expérience d’un gros échec ? Peux-tu nous raconter? Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté par la suite ?
Gros, non. Mais quand on a fait 800km de voiture pour un essai en présence d’un client sur un site extérieur avec plus d’une cinquantaine de pièces à assembler sur place et qu’on découvre deux heures avant l’essai qu’une petite pièce néanmoins capitale manque, on se sent malgré tout assez mal. C’est comme ça que le client vous embarque à sa suite chez un concessionnaire dépendant de sa marque pour démonter ladite pièce sur une voiture NEUVE et la monter sur le banc d’essai… Ca se finit en grosse gêne et en excuses interminables. Côté expérience par contre, ça rend encore plus parano, ça incite à faire encore plus de checklist sur tout ce que l’on fait au quotidien et incite à tout vérifier, tout le temps… Personne n’aime les erreurs, mais elles sont toujours très utiles pour s’améliorer.
Avais-tu des activités extrascolaires qui ont contribué à ta carrière. Si oui comment ?
Probablement l’AAE (car ça implique de manier des outils différents de ceux du boulot, d’aborder d’autres thématiques, bosser en équipe et à des horaires indus). Avoir des passions est aussi un bon moyen d’ouvrir des discussions à bâtons rompus en entretiens et de dévoiler sa personnalité différemment – ça peut vraiment changer des choses en entretien.
Souhaites-tu partager une expérience particulière de ta carrière ?
Mon premier job s’est probablement joué sur un coup de fil reçu le lundi qui a suivi ma remise des diplômes, à 8h00 du matin. Littéralement réveillé par le coup de fil (j’avais candidaté dans le laboratoire plus de deux mois auparavant) j’ai eu cet échange téléphonique surréaliste en pyjama avec l’esprit pas très réveillé (on m’a bien proposé de décaler, mais le déménagement imminent de mon appartement m’en empêchait). Je n’ai pas eu le poste initialement discuté… mais cet échange m’a néanmoins permis d’être rappelé le mois suivant pour un second poste qui s’ouvrait. Conclusion ? Toujours être prêt pour un coup de fil inattendu et bien se souvenir d’où on candidate…
As-tu un ou des conseils à donner aux élèves ingénieurs ?
Ne pas se limiter, tout donner si un job vous tente vraiment pour ne pas avoir ensuite de regrets, se renseigner sur l’entreprise avant d’y candidater et contacter les anciens de votre école qui y travaillent (s’il y en a) pour vous faire une meilleure idée de ce qui s’y passe réellement. Bien garder trace de vos candidatures passées et soigner sa présentation et son image (que ce soit via le CV, la LM ou surtout ce que propose Google quand on y tape votre nom et prénom…)
Merci Gaëtan !
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