Diplômé de : Télécom Physique Strasbourg (anciennement ENSPS)
Promotion : 1990
Spécialité : Applications Biologiques et Médicales
Rôle actuel : Architecte Technique
As-tu passé un autre diplôme ? Si oui, lequel ? Quels en ont été les bénéfices?
DEA Mécanique et Acoustique ==> Culture générale pour mon travail d’ingénieur
Décris ton parcours depuis la sortie de l’école
Après un service militaire (bonjour l’ancêtre) au Service de Santé des Armées, en pleine guerre du Golfe, et au sortir d’un stage de 6 mois chez Siemens à Erlangen, le temps de démontrer que les premières techniques de gradient en IRM pouvaient générer un arrêt cardiaque, je me suis fait embaucher chez General Electric Healthcare.
Parcours atypique peut-être, j’y suis toujours !
Le gros intérêt de cette entreprise est la possibilité de renouveler sans cesse son job, de bouger en interne, de changer de rôle, ou de scope, de bosser au quotidien avec des équipes aux US, en Allemagne, au Japon, en Chine, en France, en Inde, en Grande Bretagne, etc…
Chez GE, j’ai été un peu touche à tout, à l’intérieur de l’Engineering. J’ai bossé pour l’optimisation de la qualité d’image sur nos systèmes d’imagerie, puis sur des specs fonctionnelles, puis sur des interventions sur site là où les procédures de debug ne suffisaient plus, puis j’ai été responsable technique d’une équipe d’ingénieurs, puis d’un développement produit, ensuite responsable programme d’un composant, et finalement je me suis orienté sur une filière d’expertise technique. Réorientation nécessaire car entre temps je suis devenu maire adjoint de ma commune…
Quel est ton poste actuel ?
Disons que je suis architecte technique, avec un rôle de vision à 360° sur tout ce qui a été fait, est en cours et sera fait pour optimiser nos composants, tant par rapport à leurs performances, leurs coûts, que leur adéquation avec les besoins clients.
Cela nécessite de connaître le contexte du marché, mais aussi de disposer de plusieurs réseaux étendus afin de s’assurer que les bonnes informations sont disponibles au bon moment pour pouvoir orienter les bonnes décisions.
A cela se rajoute un travail quotidien de coaching envers les jeunes générations d’ingénieur.
Et également du travail d’optimisation de process manufacturing en relation avec nos fournisseurs.
Et j’en oublie sans doute…
A quoi ressemble ta journée type ?
Démarrage entre 7h30 et 9h30, très flexible, je gère l’intégralité de mon agenda.
Une bonne journée – et je fais tout pour que chaque jour de boulot soit une bonne journée – est une journée où j’aurais activé ou maintenu mon réseau interne, où j’aurais fait en sorte d’aider à ce que plusieurs décisions organisant les semaines et mois à venir soient prises, où j’aurais rencontré au moins une dizaine de personnes, individuellement ou pas, afin de préparer, continuer ou conclure des points techniques ou d’organisation, où j’aurais trouvé plusieurs nouvelles idées pour le bon avancement de mon job – et évalué laquelle je garderais pour les semaines et mois qui viennent.
Une journée type implique aussi de traiter une dizaine de points en parallèle, tout en préservant la vue d’ensemble.
Qu’est ce qui te plait le plus dans ton emploi actuel ?
La diversité des sujets techniques et organisationnels : physique générale, électricité haut voltage, techniques du vide, thermique, mécanique des fluides, usinage, acquisition et traitement des données, optimisation de spectre d’émission Xray, recherche de financements internes, constitution d’équipes virtuelles pendant un temps limité afin de mener un sujet jusqu’à sa réalisation, et surtout très grande autonomie dans mon organisation au quotidien.
Qu’est ce qui te rend le plus fier dans ta carrière jusqu’à présent ?
Avoir pu changer de sujet et de pôle d’intérêt quasiment chaque année depuis 25 ans, tout en maintenant la cohérence de mon job.
As-tu fais l’expérience d’un gros échec ? Peux-tu nous raconter? Qu’est-ce que cette expérience t’a apporté par la suite ?
Question classique ! L’annulation d’un projet dont j’étais responsable après 3 ans de travail. Le contexte du marché avait changé, le design n’était plus adapté au besoin.
Les besoins client évoluent de plus en plus rapidement. Il faut être capable de mettre en place les outils organisationnels permettant de valider rapidement des choix de design par petites étapes, ce qui permet de limiter la durée de prise de risque lors du développement produit.
Un peu comme en grimpe, on rapproche les pitons sur les zones difficiles afin de limiter la hauteur de chute si on lâche les prises.
Avais-tu des activités extrascolaires qui ont contribué à ta carrière. Si oui comment ?
Responsable du labo photo : il était à l’équilibre financièrement grâce aux photos des évènements de l’école et à leur revente à la demande !
Rédac chef de Courant de Fuite : c’est grâce au plantage de tous les fichiers la veille de la publication d’un numéro que j’ai resaisi l’intégralité des textes pendant toute une nuit. J’ai dû dormir un peu, mais depuis je connais le clavier par coeur, pas besoin de regarder, possible de parler pendant que je frappe un texte, super déstabilisant pour l’interlocuteur 🙂
Souhaites-tu partager une expérience particulière de ta carrière ?
Le grand plaisir d’avoir spécifié une nouvelle fonction visant à calculer des informations cliniques à partir d’images, en temps réel, de m’être retrouvé 9 mois après sur un site client et d’avoir constaté que les patients pouvaient être soignés plus rapidement et plus précisément du fait de cette nouvelle fonction.
As-tu un ou des conseils à donner aux élèves ingénieurs ?
Tout est opportunité d’apprendre. Il faut lire, expérimenter, écouter, regarder, imaginer, échanger sur des idées. Et surtout toujours activement rechercher comment devenir paresseux ! Cela pousse à être inventif afin d’augmenter son confort au jour le jour.
Il faut garder son esprit à l’affut des frustrations quotidiennes, ne pas s’en trouver affecté mais identifier les causes afin d’y remédier : c’est la garantie d’améliorer son efficacité à long terme.
Et une petite blague relative aux ingénieurs ?
Never trust a single data. Trust them.
Merci Philippe !
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