Frustré de toujours reporter les choses au lendemain ? Peut-être souffres-tu de procrastination. Tu n’es pas le seul. Je voulais publier cet article une semaine plus tôt mais Twitter, la télé et le nettoyage de mes mails sont venus m’en empêcher !!! Voici quelques informations pour apprendre à accepter ton côté procrastinateur et à rester productif.
La procrastination, qu’est-ce que c’est ?
Le Larousse définit la procrastination comme étant une « Tendance pathologique à différer, à remettre l’action au lendemain »
En gros, cette vidéo (FYI en anglais) démontre très bien ce qui se passe dans notre monde lorsque nous procrastinons :
Tout le monde n’en souffre pas. Mais rassure toi, nous sommes bien plus nombreux que nous ne l’imaginons. Certaines recherches (dont je ne peux confirmer la véracité) indiquent que 20% de la population en souffre et que ce pourcentage augmente. D’autres études indiquent que 85% à 95% des étudiants souffrent de problèmes liés à la procrastination.
Personnellement je fais partie des affligés. Même pour des choses toutes simples et faciles, je suis capable de reporter au lendemain tous les jours… Par exemple, j’avais un courrier médical à envoyer. Je devais juste ajouter un chèque, fermer l’enveloppe et la poster. J’ai eu le courrier mardi. Le lundi suivant alors que je m’apprêtais à embarquer pour mon vol vers New York, l’enveloppe était toujours dans mon sac. J’avais progressé la veille en écrivant le chèque et fermant l’enveloppe. Je suis donc sortie en courant de la file et ai trouvé une vendeuse généreuse qui a accepté de me la poster. Ouf !
C’est quand même dingue !
Comprendre sa procrastination
L’acte de procrastination est varié. Tu peux procrastiner sur
- une tâche super simple ou bien sur un projet complexe
- une tâche qui t’insupporte ou quelque chose qui t’excite
- quelque chose qui te serait utile ou une tâche qui t’apparaît inutile personnellement
Dans tous ces cas, différentes causes déclenchent le comportement de procrastination. En voici les principales :
Le fantasme du perfectionnisme
L’image que tu te fais dans ta tête du résultat de la tâche est absolument parfaite, le top du top. Et tant que tu ne commences pas, tu peux toujours être capable de créer cette œuvre d’art.
Exemple : C’était par exemple le cas de mon discours de marraine pour le baptême de la promotion. Je voulais vraiment inspirer les élèves, je les imaginais rire, réfléchir, acquiescer… Dans ma tête je leur délivrais le meilleur speech jamais donné qui allait transformer leur vie… et bien sûr j’ai procrastiné. J’ai attendu et attendu, et réfléchi, et attendu… Bien sûr mon fantasme était irréalisable mais bon. Au final je n’ai pas eu le temps de l’améliorer autant que je l’aurai voulu et je n’ai pas répété assez ce qui fait que j’ai dû lire une partie… Déçue mais les élèves-ingénieurs ont quand même rit un peu 🙂
La peur de l’échec
Un grand classique, la peur de l’échec t’empêche de commencer. Tant que tu ne le fais pas tu n’as pas échoué. Cela s’applique souvent à des projets de longue durée.
Exemple : pour mon blog de voyage il faudrait que j’écrive mon Media Kit pour pouvoir travailler avec des offices de tourisme et promouvoir des destinations. Cependant je n’arrive pas à m’y mettre, de peur que ça n’aboutisse à rien.
La complexité
Lorsque qu’un projet ou une tâche te parait trop complexe ou hors de tes capacités, tu ne sais par où commencer… et du coup tu ne commences pas !
Exemple : Dans mon projet actuel, je n’arrivais pas à commencer le traitement de certains des processus. Ils m’étaient moins familiers et j’avais un manque de données d’entrée. Du coup je les ai laissé de côté jusqu’à la toute fin, ne sachant par où commencer.
La rébellion / le manque de motivation
Si le projet ou la tâche t’a été imposée et ne t’intéresse pas du tout, ton manque de motivation ou ton esprit rebelle t’empêche de commencer même si après tu serais débarrassé.
Les exemples ne manquent pas : les sujets que j’ai trouvé inintéressants à l’école, les tâches que mon chef me donne et m’ennuient… mais je crois que le pire pour moi, c’est tout ce qui est paperasse. Mon plus gros point noir en termes de procrastination !
Accepter sa procrastination
Malgré tout ce que les milliers d’articles sur Internet te disent, il n’est pas possible de résoudre / éviter / guérir ta procrastination.
Ce qu’il faut, c’est la comprendre (voir le paragraphe précédent), l’accepter et la gérer (voir le paragraphe suivant).
Arrêter de se sentir coupable
Pour presque tous les procrastinateurs, ce trait de personnalité est source de culpabilité. Il est embêté de l’idée de gêner les autres. Cependant il faut garder en tête que :
- Il y a des causes, et les comprendre t’aide à accepter la situation
- Tu peux être procrastinateur et productif (certes il y a des choses sur lesquels tu n’avances pas mais beaucoup d’autres pour lesquelles tu es efficace)
- Reporter au lendemain ça peut avoir du bon – les tâches disparaissent parfois d’elles-mêmes
- Finalement si tu retires le sentiment de culpabilité, tu prends du plaisir à faire les tâches que tu accomplis donc c’est une bonne chose. Continue à prendre du plaisir
Le procrastinateur structuré
Je te conseille la lecture de ‘LA PROCRASTINATION’ de John Perry. C’est court, facile à lire et t’aide à accepter ta nature de procrastinateur. Et puis il y a des moments plutôt drôles.
Il présente entre autres son concept de procrastinateur structuré qui certes n’accompli pas tous ce qu’il est sensé faire mais est productif et a du succès.
5 astuces pour gérer sa procrastination
OK. C’est bien de l’accepter mais cela reste frustrant. Voici donc 5 conseils pour t’aider à limiter les effets de la procrastination en s’attaquant aux causes.
La puissance des To-Do Lists
Il me semble qu’il y a une mode en ce moment contre les To-Do Lists… que ce n’est pas bon pour le moral et cela n’aide finalement pas à avancer… Je ne comprends pas.
Personnellement ces listes de choses à faire m’aide énormément à avancer car :
- j’ai besoin d’avoir les choses sous les yeux sinon c’est encore pire,
- le plaisir de barrer une tâche sur la liste est enivrant et du coup ça booste à les faire,
- ça me permet de mettre les choses en perspective.
Les critères d’une To-Do list efficace pour un procrastinateur :
- Composée de tâches de toutes tailles (simple genre laver l’évier / complexe genre trouver une solution pour xxx) et de tous types (travail / Perso / Santé…),
- Permettant de barrer ou surligner quand c’est fait (le problème des listes en lignes c’est que la tâche disparaît et la satisfaction avec),
- Avec des projets à plus long terme pour que le cerveau choisisse les autres tâches qui paraissent plus réalisables ou urgentes (genre: apprendre l’espagnol),
- Écrite la veille au soir pour se libérer l’esprit et commencer la journée avec des objectifs.
Décomposer
Réduire les objectifs qui paraissent énormes en une série de tâche plus concrètes. Cela fonctionne très bien pour les projets scolaires ou professionnels mais aussi pour les tâches plus personnelles.
Par exemple, quand la date du départ pour mon voyage approche, je procrastine sur le fait de « préparer le départ » – tellement de choses à faire dont certaines pas très drôles et je ne sais pas par où commencer. Du coup je prépare une liste dans laquelle je décompose les choses à faire par types. Comme ça, une chose à la fois, je progresse. Certaines de ces tâches peuvent paraître stupides à écrire mais cela aide vraiment
- Imprimer les documents relatifs au voyage
- Laver vêtements
- Charger batteries appareil photo
- Vider les cartes mémoires
- Acheter produits santé à la pharmacie
- Vérifier prises et adaptateurs
- etc
Par exemple, si tu procrastines sur l’écriture de ton CV parce que tu ne sais pas par ou commencer car tu as peu d’expérience, commence par lire cet article 🙂
Deadline
Le procrastinateur avance beaucoup mieux si la date limite est proche. Par conséquent il faut mieux décomposer et créer des deadlines supplémentaires.
Par exemple tu peux :
- Ajouter une réunion avec quelqu’un impliqué dans le projet pour discuter de l’avancement
- Parler à quelqu’un de ton objectifs et lui demander de régulièrement voir avec toi tes progrès (ce qu’on appelle un Accountability Partner)
Team
En tant que vache, il faut s’entourer de buffles.
Et là tu te dis : « oh la la, la procrastination fait plus de dommage au cerveau que je ne pensais. » Mais ne t’inquiète pas, je ne perds pas l’esprit.
Je fais référence à un exemple de Rory Vaden dans son Livre Take the Stairs: 7 Steps to Achieving True Success :
Dans les Rocky Mountains où il a grandi il y a et des buffles et des vaches. Lorsque qu’un orage approche, il vient de l’Ouest et avance vers l’Est.
Les vaches sentent l’orage arriver et elles commencent à courir vers l’est. Cependant elles ne courent pas vite et sont rattrapées par l’orage et continuent de courir pour essayer de le battre. Elles maximisent donc la douleur et le temps de frustration lié l’orage.
Cependant le Buffle attend que l’orage passe la crête et les montagnes et il se met à charger directement dedans. Il le traverse donc le plus rapidement possible minimisant douleur et frustration.
Il faut mieux s’entourer des Buffles non procrastinateurs pour faire une bonne équipe !
Défi
Pour les tâches ennuyeuses qui ne te motivent pas, il faut essayer de les tourner en jeux:
- est-ce que je suis capable de le faire en moins d’une heure ?
- est-ce que je suis capable d’écrire ce texte sans utiliser le mot xxx
- etc.
Si tu as d’autres astuces, n’hésite pas à les partager dans les commentaires !
leligois says
j’ajouterai le fait de se tenir loin de objets nous soumettant a de fortes impulsion de procrastination.
l’un de mes pires ennemis quand je dois me mettre sérieusement au travail: l’ordinateur.
autant peut-il s’avérer d’un grand secours pour la recherche d’informations en tout genre, autant commencer a faire complétement autre chose et tentant.
si je sais que je n’en aurai pas l’utilité, je le range, je pose le portable un peu plus loin en silencieux, et je met un fond musical calme pour commencer a travailler.
Merci pour ce sujet bien sympathique, parfaitement adapté me concernant 😛
Claire says
Tu as raison. Déplacer les objets qui nous font procrastiner loin de nous, ça aide.
Le problème c’est qu’on on doit travailler sur l’ordinateur. Je sais qu’il y a des applications pour t’empêcher d’ouvrir facebook ou autre mais je procrastine à les installer… 🙂
Merci pour ton commentaire !
Jérémy @TechPause says
Très bonne technique de transformer ça en jeu ! Une autre technique : poser son téléphone !